"La Belle Avenue", comme on l'appelait autrefois, ou encore "L'Avenue Louise du Nord". Il fut un temps où l'avenue Charles Quint n'était pas une autoroute ordinaire." (BRUZZ - 22/11/2018) Aujourd'hui, environ 20 000 voitures, entrent chaque jour à Bruxelles par l'avenue Charles Quint. Après son apogée, elle a perdu son caractère de boulevard pour devenir une autoroute urbaine. C'est l'un des axes qui, depuis 1956, injecte les voitures du R0 au cœur de la ville. Le profil de la route est entièrement axé sur la fluidité du trafic. Lorsque le lit central du tramway a été supprimé pour faire place à deux fois trois voies, aucune piste cyclable n'a été prévue. La sécurité routière des autres usagers actifs de la route n'a pas non plus été prise en compte. Au niveau de la Basilique de Koekelberg, où les voitures entrent dans le tunnel Léopold II, la qualité de l'air mesurée atteint le niveau le plus nocif de Bruxelles. Greenpeace a mesuré une valeur de 367 μgrammes/m3 de NO2 (moyenne annuelle OMS max. 40 μgrammes/m3 !) avec un appareil mobile calibré.
Cependant, l'axe est également une zone résidentielle à forte densité de population et une destination pour des centaines d'écoliers. L'extrême pollution de l'air et les dangers de la circulation vont à l'encontre du besoin d'environnements scolaires vivables et sûrs. Dans ces conditions, il est difficile d'encourager les parents et les enfants à utiliser les bicyclettes et autres modes de transport doux.
En alternative aux travaux du Tunnel Léopold II, une piste cyclable a été inaugurée au début de l'été sur le couloir central de bus du Boulevard Charles Quint. Le 1er septembre, lors de la réouverture des tunnels, l'axe cyclable disparaîtra à nouveau. AIR FOR SCHOOLS veut donc imaginer et visualiser des solutions à long terme axées sur un espace de vie qualitatif dans la ville.
Lors d'un atelier de conception le 7 septembre, nous chercherons des alternatives à ce boulevard urbain avec des experts, des conseils scolaires, des enseignants, des parents, des concepteurs et d'autres parties intéressées. Nous partirons de l'environnement scolaire réel et l'utiliserons comme une passerelle vers le réseau de transport supra-local. Ensemble, nous ferons des déclarations sur la conception du trafic en vue d'améliorer la qualité de l'air et la sécurité routière, mais surtout du point de vue des écoles et des enfants.Parce que AIR FOR SCHOOLS veut élargir le débat sur les rues des écoles. Les rues des écoles ne couvrent qu'une partie de la solution : l'amélioration de la qualité de l'air et de la vie dans les villes et les villages est après tout étroitement liée à des thèmes plus complexes tels que la mobilité, la sécurité routière, l'espace public, l'aménagement du territoire, la fiscalité, les transports publics, les réseaux de cyclistes et de piétons ou la ville à "l'échelle de l'enfant". Les architectes activistes entament un dialogue avec des parents, des enseignants, des résidents locaux et d'autres parties prenantes engagés afin d'élargir l'éventail des concepts, des typologies et des stratégies.
Le 18 septembre, nous avons agi sur le terrain. Les propositions de conception issues de l'atelier ont été accrochées dans l'espace public comme un plaidoyer constructif pour une ville vivable.
AIR FOR SCHOOLS est un projet de recherche plus large de Filter Café Filtré Atelier dans lequel nous réfléchissons à des villes saines et vivables à différents niveaux d'échelle.
En coopération avec Architecture Workroom Brussels.
Dans le cadre de la Semaine de la mobilité, avec le soutien de Bruxelles Mobilité.